Scientifique, environnementaliste, éducatrice : après avoir travaillé plus de 40 ans auprès d’orangs-outans sauvages dans le parc national de Tanjung Puting, dans le Kalimantan central (Kalimantan Tengah) sur l’île de Bornéo, et avoir établi le premier site de réhabilitation et de libération d’orangs-outans à Kalimantan, la Dre Biruté Mary Galdikas est la première autorité mondiale en matière d’orangs-outans.
Plus : La Dre Galdikas a son propre compte Instagram et son propre compte Twitter ici.
Galdikas a grandi à Toronto. Après une sortie scolaire dans une bibliothèque publique à l’âge de six ans, Galdikas y retourne pour s’y procurer son premier livre de bibliothèque : George le petit curieux. L’homme au chapeau jaune et son singe turbulent marquent sa vie de façon indélébile. Après avoir lu plusieurs fois le livre coloré, Galdikas a le très fort sentiment que le travail de sa vie tournera autour des animaux et de l’exploration de lieux sauvages (sans chapeau jaune, toutefois!).
Lorsque Galdikas termine ses études à UCLA, elle décide d’étudier les orangs-outans dans la nature. Après une conférence à UCLA, elle approche le grand anthropologue kenyan Louis Leakey et lui demande son soutien. Lorsque Leaky trouve le financement, trois ans plus tard, Galdikas a terminé sa maîtrise et elle est candidate au doctorat, l’une des candidates les plus jeunes de l’histoire du département d’anthropologie.
En novembre 1971, Galdikas et Rod Brindamour (son mari, à l’époque) se rendent dans l’un des lieux les plus sauvages du monde : la réserve Tanjung Puting dans le Kalimantan central (Kalimantan Tengah) sur l’île de Bornéo. À l’époque où le jeune couple y met les pieds, on ne trouve pas de téléphone, pas de route, pas d’électricité, pas de télévision ni de service de poste régulier dans cette partie de Bornéo.
Avant de quitter les États-Unis, Galdikas se fait dire par ses professeurs et autres sceptiques que cela « ne pouvait pas être fait ». Ils prédisent qu’il sera pratiquement impossible d’étudier les orangs-outans en nature. Les orangs-outans sont trop furtifs et méfiants. Ils vivent presque exclusivement dans des forêts profondes marécageuses et se déplacent sans faire de bruit à travers les canopées de ces forêts. Un professeur avertit Galdikas que cela pourrait prendre 10 ans avant qu’elle puisse apercevoir un orang-outan sauvage dans les jungles de Bornéo!
Et pourtant, Galdikas et Brindamour voient des orangs-outans sauvages dès la première semaine suivant leur arrivée à Tanjung Puting.
Avant de quitter les États-Unis, Galdikas se fait dire par ses professeurs et autres sceptiques que cela « ne pouvait pas être fait ». Ils prédisent qu’il sera pratiquement impossible d’étudier les orangs-outans en nature.
Quatre ans plus tard, Galdikas écrit un article à la une de la revue National Geographic, attirant pour la première fois l’attention du public international sur les orangs-outans. L’article est illustré de photographies saisissantes prises par Brindamour. Plusieurs photos montrent des orangs-outans sauvages; les meilleures photos de cette espèce prise dans la nature à cette époque! Un deuxième article du National Geographic montre en couverture son fils, Binti, et un orang-outan appelé Princess. À peu près au même moment, la National Geographic Society tourne un documentaire pour la télévision sur les travaux de Galdikas et ceux de la chercheuse Dian Fossey sur les gorilles.
Galdikas est la première à documenter les longs intervalles entre les naissances des orangs-outans, qui sont d’en moyenne 7,7 ans dans Tanjung Puting. Elle répertorie plus de 400 types de nourriture consommée par les orangs-outans, fournissant ainsi des détails sans précédent sur l’écologie des orangs-outans. Elle contribue aussi à élucider la nature de l’organisation sociale des orangs-outans et leurs systèmes de reproduction. Elle observe des affrontements entre mâles adultes, des accouplements et même l’accouchement d’orangs-outans sauvages. C’est le recensement le plus complet des comportements des orangs-outans sauvages jamais enregistré. En 1978, Galdikas obtient son doctorat en anthropologie biologique de UCLA. Après 40 ans dans Tanjung Puting, maintenant un parc national, Galdikas a dirigé la plus longue étude continue au monde sur un mammifère sauvage menée par un seul chercheur principal.
Dès le début, Galdikas est préoccupée par la situation de la conservation. Une semaine après son arrivée, elle met sur pied le premier programme de réhabilitation et de libération à Kalimantan. Un premier site de libération a été établi à Camp Leaky, et avec les années, le programme s’est étendu à plusieurs sites qui ont ultimement permis de libérer plus de 450 orangs-outans captifs nés dans la nature. Depuis les années 1990, le programme est logé à l’Orangutan Care Center and Quarantine, où 330 orangs-outans autrefois captifs résident actuellement.
Pour soutenir leur travail au Camp Leaky et à l’Orangutan Care Center and Quarantine, et pour aider à préserver les orangs-outans et leurs habitats naturels, où qu’ils soient, la Dre Galdikas et ses collègues ont fondé Orangutan Foundation International (OFI) en 1986, dont le siège social est à Los Angeles en Californie. La Dre Galdikas et son mari Pak Bohap bin Jalan, un Dayak originaire de Bornéo, ont collaboré à la création d’organismes apparentés en Australie, en Indonésie et au Royaume-Uni. Une banque lituanienne, Ukio Bank, a créé la Biruté Galdikas Ecology and Support Foundation à Vilnius, en Lituanie, pour soutenir le travail de Galdikas et pour accroître la sensibilisation à la conservation en Lituanie. En janvier 2011, la Dre Galdikas et ses collègues ont fondé Orangutan Foundation Canada (OFC) pour permettre aux Canadiens de soutenir la conservation des orangs-outans et leurs soins.
En vertu d’un décret spécial, Galdikas agit en tant que conseillère principale sur les questions relatives aux orangs-outans au ministère des Forêts de l’Indonésie, du mois de mars 1996 jusqu’à la fin du mois de mars en 1998. En juin 1997, elle remporte le prix prestigieux « Kalpataru », la plus haute distinction décernée par la République d’Indonésie, pour son leadership environnemental exceptionnel. Elle est la seule personne non originaire d’Indonésie et l’une des premières femmes à être ainsi reconnue par le gouvernement indonésien.
Galdikas a écrit un grand nombre d’articles et de revues scientifiques, et elle a publié quatre livres, dont son autobiographie, Reflections of Eden. Galdikas a également coédité des ouvrages scientifiques et elle a siégé au comité de rédaction d’une revue de primatologie et a agi en tant que rédactrice en chef pour une autre revue sur le même sujet. Parmi d’autres documentaires plus récents : Kusasi, From Orphan to King, le film The Last Trimate, narré par Mel Gibson et le film IMAX Born to be wild 3D, narré par Morgan Freeman.
La Dre Galdikas est « professeure extraordinaire » à l’Universitas Nasional à Jakarta et elle est professeure titulaire à la Simon Fraser University en Colombie-Britannique au Canada. Elle a supervisé les travaux de recherche de plus d’une centaine d’étudiants indonésiens en biologie. En reconnaissance de ses réalisations, la Dre Galdikas a reçu, entre autres, les prix suivants :
- Prix Héros pour la Terre d’Indonésie (Kalpataru)
- Prix Tyler pour le mérite environnemental
- Prix scientifique de l’Institute of Human Origins
- Officier de l’Ordre du Canada
- Prix humanitaire PETA
- Palmarès mondial des 500 des Nations unies
- Prix Chico Mendes du Sierra Club
- Héros pour la Terre Eddie Bauer
- Médaille commémorative de la Reine Elizabeth II (Canada)
- Prix Chevron pour la conservation
- Prix de la Fierté de la Lituanie
- Médaille d’or pour la conservation de la Chester Zoological Society (Royaume-Uni)
- Prix d’exploration et de leadership, Real Sociedad Geográfica (Espagne)
- Médaille du jubilé de la Reine Elizabeth II (Canada)
- Médaille Satya Lencana Pembangunan (Indonésie)
- Croix de l’Ordre du mérite lituanien (Lituanie)
- Résolution de la ville de Los Angeles rendant hommage à la Dre Galdikas pour son travail
Aujourd’hui, la situation des orangs-outans sauvages est bien plus complexe que lorsque la Dre Galdikas a commencé ses études. En raison du braconnage et de la destruction de leur habitat, les populations viables d’orangs-outans sont en voie d’extinction et pourraient disparaître dans les 20 prochaines années. La connaissance est la première étape vers l’action. Présidente de l’OFI, la Dre Biruté Mary Galdikas a étudié les orangs-outans plus longtemps que quiconque dans l’histoire de l’humanité et elle a travaillé sans relâche pour sauver les orangs-outans et les forêts, et pour attirer l’attention du monde sur eux et sur leur sort.